NGUYEN TAY & ORANGE MONEY

 

Nguyen Tay est un artiste-peintre qui est non seulement spécialisé dans une technique originale, l’aquarelle sur soie mais qui a aussi de multiples talents. Il s’est confié à Meet Le Mag et nous a raconté ses sources d’inspiration et son parcours.

 

 

Vous vous êtes spécialisé dans l’aquarelle sur soie. C’est une technique assez peu répandue. Pouvez-vous nous expliquer votre choix ?

Le choix de l’aquarelle sur soie est une évidence. C’est, je pense un choix du destin. Je suis arrivé en France en 2015, je suis né et j’ai grandi au Vietnam. Ma famille était d’un milieu modeste. A 10 ans, on avait remarqué que j’avais du talent mais mes parents n’avaient pas les moyens. La peinture coûte chère et elle est peu accessible aux personnes de revenus modestes. Pour apprendre à peindre, j’ai donc utilisé de l’aquarelle, plus économique et je n’ai jamais laissé tombé cette technique.

Le choix de la soie, il s’explique aussi par mon histoire personnelle. Ma maman était la couturière de mon village natal, elle l’est toujours d’ailleurs. Enfant, je l’accompagnais dans son atelier. J’ai touché et manipulé toutes sortes de tissus et, en particulier, la soie. Il y a aussi de la finesse et de la douceur dans cette matière. Comme je le dis souvent, ce support allait de « soie ».

Chaque œuvre d’aquarelle sur soie nécessite plus de deux cents heures de travail et de concentration. Une erreur est difficilement rattrapable.

 

Vous peignez très souvent des femmes. Y a-t-il une raison à cela ?

On peut reconnaître le visage de ma mère sous les traits de mes personnages. C’est une femme d’un courage extraordinaire. Elle est surtout très belle. Je lui voue une profonde admiration. Elle m’a encouragé à faire de l’art et à faire des études.

Je me souviens aussi que dans son atelier, je voyais des femmes passer essayer les vêtements ou prendre des mesures. Ces scènes de la vie quotidienne d’un atelier couture sont, pour moi, une vraie source d’inspiration.

Dans mes œuvres, il y a toujours un voile qui cache la nudité, un peu comme un rideau qui se ferme devant nous. Cela laisse place à l’imagination. On perçoit à peine le corps de la femme qui reste très pudique. En fait, la beauté est peut-être ailleurs.

 

Vous associez également à chaque fois un élément naturel.

Est-ce  l’expression d’un engagement ?

Oui, je suis particulièrement sensible au respect de l’environnement et au patrimoine naturel mais c’est aussi une volonté d’équilibrer mes œuvres : le féminin et le masculin, représenté par un animal.

 

 

En consultant, votre compte Instagram nguyentay.art, on remarque que vous ne faites pas que de la peinture. En fait, vous êtes un vrai créateur.

En effet, je suis architecte d’intérieur et je manipule le fil et l’aiguille à mes heures perdues. Je suis un vrai passionné de haute couture. C’est certainement une passion que m’a transmise ma mère. Petit, je feuilletais les magazines de mode. Je m’émerveillais devant les collection de Dior, Saint-Laurent ou Chanel. Venir vivre en France était mon rêve. Je suis venu m’installer ici en 2015. J’ai vraiment de la chance.

 

Vous venez de signer une nouvelle œuvre. Pouvez-vous nous en parler ?

Il s’agit d’un dessin digital réalisé dans le cadre d’une collaboration avec l’entreprise Orange Money. Il met en scène une femme vietnamienne habillé en « Ao Dai », la robe symbole et indémodable de mon pays natal. Elle est à bord d’une barque. En arrière plan, on distingue la baie d’Halong, patrimoine classé par l’Unesco. Savez-vous que ce site naturel est en danger ?

J’ai voulu représenter des souvenirs d’une enfance passée au Vietnam et reproduire des paysages qui n’existent nulle part ailleurs. Avec les fleurs de lotus, je veux apporter une touche de sérénité en plus à l’œuvre. Je veux que les contemplateurs de l’œuvre se sentent bien.

 

Avant cela Vous avez travaillé avec plusieurs marques dont Heineken en 2018 pour son édition limitée. Vous avez réalisé le visuel de la bouteille Vietnam. Pourtant le dessin digital n’est pas ta technique de prédilection.

En fait, le dessin numérique me permet de sortir de ma zone de confort. C’est tout nouveau pour moi. J’ai commencé en 2018 et c’était un vrai défi. Je peins aussi avec l’huile et l’encre de Chine. Je fais aussi de la broderie et du design d’intérieur.

 

 

 

Avez-vous prévu des événements pour présenter votre travail ?

J’aimerais exposer mes œuvres en vitrine de restaurants ou commerces provisoirement fermés à cause de la crise sanitaire. Permettre à ces professionnels  lourdement impactés de rester visibles est un moyen pour moi de les soutenir. Sinon, je prépare une exposition à Paris avant l’été.

 

 

Merci infiniment Nguyen Tay de vous être confié à Meet le Mag..

 

Pour en savoir plus : https://linktr.ee/nguyentay

Crédit photo : CharlyHO

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