CHARLY HO
De scrapbookeur à photographe

Photographe autodidacte, passionné de l’image depuis toujours, Charly se nourrit, dès son plus jeune âge, d’images qu’ils découpent, collectionnent et collent sur ses cahiers d’écolier.

C’est en grandissant que sa passion pour la photo devient sa raison de vivre. Qui aurait cru qu’un jour, cet enfant serait l’auteur de séries photos toutes plus magiques les unes que les autres ? Lui, y a cru et il a eu raison. Bienvenue dans l’œil de Charly.

Première Campagne Breitling & MAISON BONNET

 

Charly Ho, tout d’abord merci pour avoir accepté de me rencontrer pour Meet le Mag.

1 – vous avez un parcours hors du commun. Vous êtes né au Cambodge et vos parents décident de fuir la dictature du pays lorsque vous avez 5 ans. Vous arrivez en France et vous ne parlez pas un mot de notre langue. Votre force et votre détermination viennent-elles de là selon vous ?

Je ne dirais pas que c’est mon arrivée en France, ni le changement radical d’univers qui ont construit ma personnalité. Ce qui a construit ma force et ma détermination, c’est ma mère. Elle a toujours mis un point d’honneur à nous inculquer la notion d’effort, que tout s’obtient par l’acharnement et le travail. Elle a réussi le parfait équilibre entre autorité, confiance et liberté. J’étais libre cependant, je n’avais pas intérêt à déroger aux règles fixées sinon la punition tombait et ma mère était ferme sur ses positions. Aucune négociation possible. Avec le recul, même s’il m’est bien sûr arrivé de penser qu’elle était dure, je réalise que sans cette éducation, je ne serais pas le même. Elle nous a aussi appris à bannir la cupidité et la jalousie et nous a vraiment forcé à nous dépasser. Cette ligne de conduite, cet apprentissage de la vie font qu’aujourd’hui, je cherche toujours mon seuil de tolérance et je me rends compte que je ne l’ai pas encore atteint. Pour moi, l’éducation est fondamentale.

 

SERIE: My Little Business

 

2 – lorsque l’on regarde vos photos, quel que soit le sujet que vous traitez, il y a un vrai désir de créer une œuvre plus que d’immortaliser un instant. Quel est le déclic qui vous fait appuyer sur le bouton de l’appareil ?

Lorsque j’étais petit, je faisais énormément de scrapbooking, à tel point que mes cahiers d’écoles, mes livres enfin tout ce qui pouvait recevoir des collages, étaient couverts d’images récoltées aussi bien dans des journaux que des magazines. J’étais un passionné d’art : peinture, sculpture, photo, mode, cinéma… rien ne m’échappait. Et puis j’ai découvert l’appareil photo, l’objet qui permet de capter toutes ces images et là, ça a été la révélation. Pendant 18 ans, j’ai tenu à rester « vierge » de toutes inspirations, comme une nécessité à m’affranchir de tout ce qui pouvait exister. Mon amour de l’art a fait que j’ai continué à acheter un nombre impressionnant de livres, mais je n’en ai ouvert aucun pour le moment. Je les garde comme des trésors sur les étagères de ma bibliothèque et je les compulserais lorsque j’aurais trouvé ma signature. Pour moi, la photo doit être effectivement une œuvre au même titre qu’une peinture par exemple. Pour une photo, je fais confiance à mon instinct et comme un peintre créé une toile, je créé une œuvre photographique.

 

SERIE: My Little Business

 

3 – vous n’êtes pas spécialisé dans un style, vous shootez aussi bien un oiseau sur un banc que pour Marlboro Classic. Cet éclectisme semble avoir son importance pour vous. Dans votre série  » My little Job  » vous avez réussi à capter le quotidien avec une intensité et une force assez impressionnante. Qu’est-ce qui vous attire le plus dans les scènes de tous les jours ?

Comme je le disais tout à l’heure, la photographie est un art. En tant qu’artiste, je dois être bon sur tous les sujets. J’aime l’authenticité et encore plus aujourd’hui dans le monde dans lequel on vit. J’adore être témoin d’un moment de vie. Dans ma série « My little job », j’ai eu à cœur de sublimer ces personnes. De les mettre en valeur dans leurs univers, de souligner la forme de résilience chez eux et leur fierté bien que leur métier ne soit pas de prime abord passionnant. Ils représentent le deuxième tissu économique d’un pays. Sans eux, l’équilibre s’écroule. Et puis, il y a cette joie naturelle qui émane de leur visage, ce point d’honneur qu’ils mettent à subvenir aux besoins de leur famille. Des valeurs qui sont essentielles pour moi.

 

4 – vous avez réussi à faire de votre passion, votre métier. Vous avez exposé au salon Hoche, en novembre 2019, vos 100 portraits « Why me Face ». Aujourd’hui, vous avez tenu à ce que nous nous rencontrions chez Breitling, un nouveau lieu pour exposer ?

Exactement ! entre Breitling et moi c’est une longue histoire d’amour. Je me suis payé ma première montre à l’âge de 20 ans et j’ai le privilège de pouvoir, à nouveau, exposer les portraits « Why me Face » en janvier 2021 dans cette boutique. Une autre expo est prévue à la Mairie du 8e arrondissement de Paris en février, une suivante en mai, au VIF (Vincennes Image Festival) organisé par Benjamin Favier, rédacteur en Chef du magazine Le Monde de la photo. Je finirais par la Bretagne au Pouliguen en qualité d’invité d’honneur d’Image expo.

 

Le temps semble faire une pause. Deux ouvriers se chamaillent pour prendre le scooter, moi planté devant cette scène de vie, je me dis qu’après tout, la vie continue toujours malgré la misère qui y règne.

 

SERIE: My Little Business

 

Tous les matins, tous les après-midi, le vendeur de balais sillonne toutes les petites ruelles de la ville. c’est devenu un rituel qui compose une mosaïque des « petits jobs » de survie.

 

Au détour d’une rue, une jeune femme prend juste une gorgée d’eau parce qu’il n’y a rien d’autre à faire. Elle attend juste les ventes aléatoires du jour.

 

SERIE: My Little Business

 

 

 

Merci beaucoup Charly pour ce moment dans ce lieu somptueux. Nous allons continuer à vous suivre avec grand plaisir et nous remercions également Yohann Le Calvez, Directeur de la boutique Breitling, pour nous avoir accueilli dans son carré VIP.

 

Interview de CAROLE ARRIBAT

 

Calendrier :
Boutique Bretiling – Janvier 2021*
Mairie du 8eme – Février 2021*
VIF : du 27 au 31 Mai 2021
Image Expo – Le Pouliguen : Juillet 2021*
* En raison des conditions sanitaires actuelles, certaines dates ne sont pas encore arrêtées

 

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